Les fêtes sont très importantes aux yeux des Bulgares, qui leur consacrent même un calendrier particulier. Des ethnographes ont établi que les rites associés aux fêtes populaires bulgares sont plus de onze mille. Effectivement, depuis sa naissance jusqu'à son dernier jour, le Bulgare est toujours accompagné par des usages et des coutume. Ces dernières sont l'expression de la gaieté, de la beauté et de l'amour de la vie. Les origines de certaines d'entre elles remontent à l'Antiquité, elles étaient considérées, par les peuples de cette époque, comme un moyen de se préserver et d'apaiser la puissance des éléments naturels.
Le jour de la Saint Sylvestre, " le feu et le repas du Réveillon " sont des symboles de la prodigalité et de l'abondance. Plus la table du Réveillon est fournie, plus l'année sera prospére. C'est pour cette raison que l'on prépare des mets avec tous les produits de l'agriculture. Au Réveillon, une place de choix revient à la Banitza (feuilleté au fromage) dans laquelle on a mis des petits bouts de papier enroulés autour d'une féve. On découpe la Banitza et chaque convive prends un morceau. En lisant ce qui est indiqué sur son petit message, il peut savoir ce que sera l'année nouvelle. (Santé, prospérité, etc). Le privilège d'attiser le feu revient de droit à l’aïeul de la famille. La veille du nouvel An, on dépose dans l'âtre nettoyé le Batnik, c'est une bûche en chêne qui est signe de longévité. Le soir on allume le feu et la bûche se consume lentement durant la nuit et apporte un présage d'avenir et de fertilité.
Le jour de l'An, de jeunes enfants, les " Sourvakari ", font le tour des maisons de leur quartier pour souhaiter aux habitants santé et prospérité pour l'année nouvelle. Il porte des branches de cornouiller joliment décorées, ce sont les Sourvatchka avec lesquels ils tapotent le dos de chaque membre de la famille. La coutume veut que les personnes donnent quelque monnaie en remerciement des souhaits reçus.
Tous les cinq ans, un festival des Koukeri et des Sourvakari est organisé le 20 janvier dans la ville de Pernik.
Au printemps se fête Lazarouvane (Saint Lazare). Cette fête, d'origine slave, est destinée aux jeunes filles qui rêvent de bonheur, d'amour et donc de mariage. Les Lazarki se préparent à cette grande fête durant le Carême. Elles apprennent des chansons et des dances rituelles très diverses suivant les régions. Les jeunes filles, revêtues de leurs plus beaux habits, se rendent de maison en maison pour chanter et danser. Cette fête évoque l'entrée dans la vie des jeunes filles en age de se marier. Le jour de Lazarouvane est mobile et s'organise toujours le dernier dimanche avant Pâques.
La fête de " Ladouvane ", est une fête rituelle pour les jeunes filles, elle consiste à prédire le mariage et naturellement une vie familiale heureuse. Suivant les régions du pays, elle a lieu le jour de l'An ou le jour de la Saint Jean (le 24 juin). La veille de ce jour, on prépare un chaudron remplit d'eau de source. Les jeunes filles y mettent une bague attachée par un fil rouge à un bouquet. Le bouquet doit être confectionné avec une plante vivace tel le lierre, le géranium ou le basilic. Le chaudron passe la nuit dehors et au matin les jeunes filles retirent leur bague. Des signes infaillibles et mystérieux permettent de lire leur avenir.
Noël et Pâques sont les fêtes chrétiennes les plus importantes. A Noël, de petits groupes de chanteurs, ou sourvakari, circulent de maison en maison pour chanter des cantiques et offrir des voeux de santé et de prospérité.
La Noël fêtée suivant la tradition bulgare est très typique par son repas. Celui-ci ne comporte pas de viande et il doit traditionnellement comporter un certain nombre de plats différents suivant les moyens de la famille qui le réalise. Au minimum il est nécessaire de présenter 3 plats en commémoraison de Dieu le Pére, le Fils et le Saint Esprit. Il peut aussi comporter 7 plats pour commémorer les 7 jours de la semaine, 9 plats pour commémorer les 9 mois de la grossesse ou 12 plats pour commémorer les 12 mois de l'année. Durant la période de Noël, tous les foyers s'efforcent d'avoir un sapin décoré dans leur habitation. Le jour de Noël (Koleda en bulgare) interviennent les Koledari. Ce sont de jeunes chanteurs habillés de parures fantaisistes et multicolores. Ils tiennent obligatoirement en main un bâton en bois de chêne sculpté, le Koledarka. Ils visitent chaque maison du village pour y chanter et recevoir de menus cadeaux spécialement préparés pour eux.
Sirni Zagovezni se fête 7 semaines avant Pâques. Dans la tradition chrétienne cette fête annonce le début du Carême mais dans la tradition populaire, elle marque le temps de la pénitence.
A Pâques, les femmes et les enfants teignent des oeufs durs dans différentes couleurs, le rouge étant dédié à la Vierge Marie. Des oeufs sont frottés sur les joues des enfants, symbôle censé leur souhaiter une bonne santé. Il existe également des jeux avec des oeufs crus : deux personnes face à face tiennent un oeuf cru dans une main refermée et doivent réussir à casser l'oeuf de l'autre en lui donnant des coups sur le poing. Selon la coutume, celui dont l'oeuf n'est pas cassé sera chanceux toute l'année.
Le 6 mai, se fête la Saint Georges, Guergiovden en bulgare. Cette journée marque la sortie des troupeaux dans les pâturages. La veille de Guergiovden, les jeunes gens coupent des branches de saules pour en décorer les portes des maisons et des bergeries. Dans la nuit, on conduis les moutons dans les pâturages afin qu'ils soient en contact avec la rosée du matin qui aurait des vertues guérissantes. Le repas de la Guergiovden est traditionnellement composé de pain et d'agneau rôti.
Il existe une fête orthodoxe très célébre qui se déroule le jour des vignerons le 14 février, c'est la fête de " Trifon Zarezan ", cette fête est dédiée à la famille et à l'amour. Ce jour là, dans toutes les régions viticoles du pays, les vignerons se rendent dans les vignobles pour fêter leur patron. Ils taillent la vigne et organisent un festin en plein air. Suivant la région, il est traditionnel d'élire un " tsar "à qui on marque le plus grand respect. Cette fête remonte au culte de Dionysos, dieu de la vigne et du vin. Cette fête peut-être vécue par les touristes le 14 février de chaque année. Des visites des vignobles sont organisées et des dégustations de vin sont prévues dans les grandes caves du pays.
En mars, les Bulgares accrochent des pompons rouges et blancs sur leur veste ou leur manteau en tant que porte-bonheur et s'échangent des voeux en se disant " Chestita Baba Marta "(« Bonne grand-mére Marta, Marta désignant le mois de mars »). Cette ancienne tradition marque la fin de l'hiver et l'arrivée du printemps.
La Martenitza est une fête dont les origines remonte à plus de treize siècles. La première syllabe Marténitza signifie mars en bulgare. Chaque année, le 1er mars, les Bulgares arborent sur leur poitrine, une Martenitza. C'est un petit colifichet de forme fantaisiste qui est confectionné avec des fils de soie, de coton ou de laine. Les couleurs sont le blanc pour symboliser la neige et le rouge pour symboliser le sang. La Marténitza est un symbole d'amitié, de santé et de prospérité que l'on offre à tous ses amis.
En mai et début juin de chaque année débute la saison de la cueillette dans la vallée des roses. Cette vallée s'étend entre la chaîne de montagnes des Balkans et celle de Sredna Gora. La cueillette des roses commence à l'aube, avant lever du soleil et avant que le parfum des roses puisse s'évaporer dans la nature. La rose oléagineuse bulgare approvisionne 70 % du marché mondial de l'essence de rose employée par les parfumeurs. L'essence de rose est un composant essentiel dans la constitution de nombreux parfums. Le début de la cueillette est fêté, le premier dimanche de juin dans les villages de Karlovo et de Kazanluk, par des carnavals, des cortèges, des chansons folkloriques et des danses.
Dans le sud de la Bulgarie, le Festival des Roses, qui consiste à cueillir chaque matin des pétales de roses avant l'aube, est célébré durant la première quinzaine de juin. Des petites bouteilles d'huile de roses sont offertes aux touristes et une jeune fille est couronnée « Reine des Roses » lors d'une fête où les habitants revêtent leurs costumes traditionaux.
Le Nestinarstvo, qui signifie "danse sur les braises" est l’un des rituels les plus impressionnants de la tradition bulgare. Probablement d’origine païenne, cette pratique et tradition fut progressivement rattachée au culte de Saint Constantin et de Sainte Hélène qui sont les saints bulgares célébrés par les chrétiens le 21 mai. Cette date est ainsi liée à une tradition millénaire, perpétuée de nos jours dans quelques villages nichés du massif de la Strandja, au Sud-Est de la Bulgarie. En 2009, à l’initiative du Comité intergouvernemental de l’UNESCO, le nestinarstvo est inscrit à la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Si aujourd’hui ce rite est communément admis et apprécié un tant que partie intégrante de l’héritage culturel de la Bulgarie, cela n’a pas toujours été le cas par le passé. Malgré le fait que cette danse sur le feu fût traditionnellement liée à la fête de Saint Constantin – l’empereur romain ayant reconnu le christianisme en tant religion à part entière- le nestinarstvo n’a jamais été reconnu et accepté par l’Eglise orthodoxe. Jusqu’au début du XXème siècle les adeptes de cette tradition sont souvent victimes de persécutions, ce qui limite fortement la pratique du nestinarstvo aux seuls villages de Kosti et de Brodilovo, dans la Strandja. La danse sur les braises était déjà connue dans l’Antiquité, quand elle occupait une place importante dans le panthéon gréco-romain où la flamme était le symbole du soleil.
Aujourd’hui, cette danse est surtout une sorte de communion pour les bulgares : une épreuve du feu transcendante qui n’est accessible qu’aux quelques rares initiés, auxquels ont attribue souvent un don de voyance acquis par la pratique de cette danse sacrée. La danse sur les braises incandescentes est toujours rythmée par le son du tambour et de la cornemuse, les danseurs s’élançant, tour à tour, une icône des Saints Constantin et Hélène entre les mains, sur les braises étalées sur la place du village. Il s'agit d'une tradition transmise de génération en génération et aujourd’hui la magie du nestinarstvo fait partie de l’héritage culturel de la Bulgarie et représente une réminiscence, unique en son genre, du passé des régions et des coutumes qui accompagnaient autrefois la vie des populations locales.
Les Musulmans bulgares fêtent le Ramadan,
qui consiste à jeûner du lever au coucher du soleil.
La fête du Sheker Bayram (fête du Sucre) marque la fin du jeûn.
Pendant trois jours, les familles se réunissent et les enfants reçoivent
des cadeaux. Commémorant le consentement d'Abraham à sacrifier son
fils à Dieu, le Kurban Bayram (fête du Sacrifice) est l'occasion
du sacrifice d'un mouton ou d'une chévre, dont laa viande est partagée
entre membres de la famille, amis et pauvres. Le calendrier musulman
est un calendrier lunaire et les fêtes ont lieu douze ou treize
jours plus tôt chaque année.
All Bulgaria Virtual Guide - Introduction to Bulgarian Traditions
http://www.abvg.net/Traditions/
Les guides sont également disponibles pour la Slovaquie, la Roumanie et la République tchèque