La société civile, qui a été totalement réprimée sous le communisme, est essentielle à la vie sociale et à la démocratie. En Bulgarie, elle peine à se mettre en place, les Bulgares s'avérant lents et fatalistes.
Les Bulgares, qui n'ont jamais vraiment connu d'élite spirituelle forte, développent un certain complexe d'infériorité. Quand quelquechose ne marche pas, les Bulgares interpellent volontiers les étrangers pour leur dire : " technologie bulgare, qu'est-ce que vous espériez ? ". Le fatalisme et le pessimisme propres à la mentalité slave sont encore plus notables chez les Bulgares.
Le moine Païssi Hilendarski (1722-1773), qui est une des figures marquantes de l'histoire bulgare, a produit des écrits très instructifs sur l'identité de la Nation bulgare. Alors que la Bulgarie fait partie de l'Empire ottoman depuis déjà 350 ans, que la nation et la culture bulgare se caractérisent par la misère matérielle et spirituelle et que l'administration bulgare et que l'Eglise bulgare n'existent pas, il parvient à raviver la conscience nationale bulgare et à redonner confiance.
Païssi Hilendarski
A l'époque, il remarque que les Bulgares prétendent être des Grecs, car ils ont honte de se nommer Bulgares, du fait que leur histoire ne peut se prévaloir de faits glorieux. Son appel, encore utilisé aujourd'hui, a participé de l'affirmation de l'identité bulgare : " Oh insensé, pourquoi as-tu honte de te nommer Bulgare, de lire et de parler ta langue ? " Il définit les éléments de la fierté bulgare par les traits suivants : les Bulgares doivent se mesurer aux Grecs et aux Romains, c'est-à-dire aux grandes puissances de l'époque; ils sont les premiers parmi les Slaves, il leur faut des Tsars, des Patriarches et des moines bulgares à un pied d'égalité avec ceux des plus grands royaumes ; ils doivent être fiers de leur simplicité et de leur bonté et ignorer le mépris des étrangers, des Serbes, des Grecs, des Turcs et des autres.
L'idéalisation de Païssi montre les aspirations des Bulgares. D'autres de leurs traits, plus réels, apparaissent dans un personnage classique de la littérature bulgare du XIXe siècle, Bai Ganio, qui déclame sa fierté d'être bulgare sans parvenir à cacher sa grossiereté. D'autre part, la simplicité du Bulgare s'associe à une forte de résignation à vivre dans la misère, à accepter la position de victime.
Le peuple bulgare est attaché aux coutumes et aux traditions ancestrales. Notamment, les superstitions font partie intégrante de la vie quotidienne. Par exemple, au moment de porter un toast ou de serrer la main, il faut toujours regarder son interlocuteur dans les yeux. De même, lorsque l’on parle d’un défunt, son nom est précédé de «Bog da go prosti»(Dieu ait son âme). Enfin, on touche souvent du bois pour conjurer le mauvais sort.
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