Dés débuts difficiles
Alors qu'un mouvement d'opposition encore dispersé, fondé sur la défense des Droits de l'Homme et de la nature, commence à se manifester, une "révolution de palais" menée par quelques-uns de ses ministres oblige Todor Jivkov, au pouvoir depuis 35 ans, à démissionner le 10 novembre 1989. Il est remplacé par M. Mladenov. Le PC renonce au pouvoir total que lui accorde la Constitution communiste et change son nom en Parti socialiste (PSB). L'opposition s'organise en une coalition de partis non-communistes sous le nom d'Union des forces démocratiques (UFD). Une Assemblée nationale, législative et constituante, est librement élue en juin.
Le Président Jeliou Jelev succède à M. Mladenov le 1er août 1990. Sous sa présidence, la langue turque est réintroduite dans les écoles, une nouvelle constitution, fixant un régime parlementaire, est adoptée par le parlement (9 juillet 1991). En janvier 1992, le président Jelev est réélu au suffrage universel, mais la transition vers l'économie de marché ne se fait pas sans peine et elle est accompagnée d'une forte corruption. Cette transition difficile plonge plus de la moitié de la population dans la pauvreté.
La phagocytation du pouvoir par le "réseau national"
De manière dissimulée, trois groupes d'intérêt, formant le "réseau national" ont rapidement investi le pouvoir en Bulgarie : "la bourgeoisie rouge" (la bureaucratie du temps du communisme), "l'ancienne bourgeoisie" (celle qui avait tenu les rênes économiques jusqu'à la Seconde Guerre mondiale) et les ex-membres de la Sécurité d'Etat, assistés de la mafia.
Grâce à son monopole sur l'information économique et à ses contacts commerciaux et politiques importants, la nomenklatura communiste pu rester en place. Les lois de lustration, visant à punir les anciens communistes, furent longtemps retardées et ne furent jamais suivies d'effet réel.
Les représentants des " réprimés par les agissements du pouvoir populaire " (victimes des nationalisations, des procès du Tribunal populaire et des diverses confiscations de biens) avaient pour eux la légitimité, mais pas l'expérience ou les compétences pour retrouver leur position sociale. Ils durent composer avec l'ancienne Nomenklatura communiste et avec les anciens représentants des services secrets.
Dans les premières années de la transition, les intellectuels ont occupé des postes politiques importants : ministres, députés, ambassadeurs... Ceux-ci s'avérant incapables de mettre en place un système libéral, ils furent évincés par les ex-membres des services spéciaux, qui constituèrent une nouvelle force détentrice de pouvoir politique.
Sans considération pour le développement de la Bulgarie, ces groupes ont visé à s'enrichir par tous les moyens. La réelle volonté de réforme économique et de transparence ne survint que vers la fin du gouvernement de Jan Videnov, à l'automne 1996.
>> Le modèle économique socialiste et sa faillite >>L'échec de la transition bulgare des années 1990
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